Commémoration du Combat de Wodecq
7 septembre 2008

Discours promoncé par Benoît Deschamps à l’occasion du  64ième anniversaire du combat de Wodecq.

Mesdames, Messieurs,
Chers représentants des sociétés patriotiques,…

Quand on évoque devant moi la seconde guerre mondiale, il y a quelques images qui s’imposent à mon esprit.

Plusieurs sont directement reliées à la triste histoire d’Ellezelles à cette époque.

Il y a bien entendu ces images insoutenables de corps décharnés et de fantômes humains à la libération des camps de concentration.  Ces camps dans lesquels tant de nos concitoyens ont perdu la vie.

Mais il y a aussi l’image terriblement impressionnante de ces cercueils alignés sur le parvis de l’église St Pierre à Ellezelles.  Eglise ce jour là trop petite pour accueillir la foule venue rendre un dernier hommage à cette jeunesse fauchée un beau jour de septembre dans les champs qui nous entourent.

Ces jeunes hommes avaient quitté leurs familles pour participer à leur manière à l’effort de libération national en chassant les dernières unités allemandes qui occupaient encore notre village.

Mais le combat était trop inégal entre ces volontaires, peu entraînés, armés principalement de leur courage et ces troupes d’élite, aguerries par quatre années de combats féroces.

Nos jeunes n’eurent aucune chance et vinrent mourir ici.  Offrant leur vie pour le pays qui les avait vus naître ou, comme dans le cas de ce résistant polonais, qui leur avait accordé l’asile.

Telle est la triste histoire qui s’est déroulée dans cette belle campagne et s’est achevée sur le parvis de St Pierre.

Pour leurs familles, ce fut une déchirure sans nom.  Pour le village une catastrophe que nous commémorons à cette heure.

Que retenir de cet épisode de notre histoire qui puisse éclairer le présent et rendre le sacrifice de ces braves plus actuel ?

Qu’ici ce sont des Belges, de Wallonie et de Flandre, un Polonais aussi, qui se sont unis pour combattre l’envahisseur et ces principes barbares et racistes. 

Que, de manière plus générale, s’est l’alliance des nations démocratiques qui est venue à bout du totalitarisme nazi.  Que leur union à fait la force de leurs armes.

A l’heure où, aux frontières de l’Europe les Russes nous refont le coup des Allemands des Sudètes, en, sois disant défendant les russophones Georgiens, nous devons nous rappeler les leçons de Munich, mais aussi de Versailles.

Personnellement, j’en retiens deux :

Un : La faiblesse n’a jamais entraîné le respect. 

Deux : La force ne doit jamais se montrer arrogante.

Puissent nos dirigeants, tant régionaux, que nationaux et européens garder ces deux préceptes en tête lors des négociations qu’ils auront à mener ici et plus à l’Est.

Ils honoreront ainsi, sans le savoir, la mémoire de ceux qui sont tombés ici.

C’est le vœu que je forme avec vous aujourd’hui.

Benoît Deschamps

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