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Le Combat de Wodecq.

La bataille de Normandie terminée, les 3 et 4 septembre 1944, 3 armées alliées se dirigent vers la Belgique. Le commandant suprême Eisenhower leur demande de foncer vers l’Est.
La 1ère Armée Canadienne du général Créar , un peu en retrait, longe les côtes de la Manche et de la Mer du Nord. La 2ème Armée Britannique commandée par le Maréchal Montgoméry
se déplace rapidement et le 3 septembre libère Tournai, Renaix, Ninove et le soir Bruxelles ; le 4 elle entre dans Anvers. La 1ère Armée Américaine du général Hodges et le 12ème groupe d’Armée du général Bradley a pour objectif Liège et Luxembourg Namur est libéré le 4 septembre, Liège, le 8 et Luxembourg peu après.

Mais entre ces axes suivis par les alliés, de larges couloirs permettent encore de ci- de là progression d’unités ennemies parfois importantes et laissées aux bons soins de la Résistance
Régionale lorsque le morceau n’est pas trop gros.

Le combat de Wodecq est l’histoire du dramatique passage du groupe allemand du Kumpfgrupper Hedrich dans notre région. Cette colonne venant du sud, passa par Quevaucamps ( 22 morts ) , Aubechies, Blicquy, Ligne, Mainvault, Oeudeghien, La Hamaide et suivant l’antique chaussée romaine de Bavay-Gand, s’arrêta dans le paisible village de Wodecq pour se reposer.

LE COMBAT de WODECQ.
C’est donc à cette armée encore aguerrie que va se heurter notre poignée de Résistants dont quelques n’ont quasi jamais manipulé une arme.
Et tout cela parce qu’une nouvelle est arrivée à Ellezelles : «Dix, cinquante, une poignée, une centaine d’Allemands à la Chaussée Brunehaut… qui ne demandent qu’à se rendre. »
Rassemblés peu à peu au centre d’Ellezelles, entre 8 et 9 heures , résistants ellezellois et renaisiens partent en groupes successifs vers Fourquepire et la ferme Gaspard. Plusieurs marchent en tenue de maquisard. Quelques-uns ont sorti leur uniforme de 1940 D’autres
arborent simplement un brassard de reconnaissance.

A la ferme Gaspard, ils empruntent le chemin du Caraco. Là, ils se groupent en deux équipes, les uns vont avec le sous-lieutenant Masure, les autres avec le sous-lieutenant Vlieghe. Tous décident de se diriger vers la ferme de Vincent Miclotte. Dans l’athmosphère du moment, ils ignorent tous les recommandations.

Partant de la Chapelle à Cailloux, au Trieu à Staques, Vlieghe et Cambier arrivent face à la ferme. Masure, plus au sud, prend la direction de la ferme Valère Miclotte, dite la ferme du facteur.

L’incapacité à endiguer le flot des bonnes volontés et des enthousiasmes entraîne l’impossibilité de freiner la montée des hommes. Il doit être entre 9 et 10 heures.
Masure se déplace donc vers la droite et remonte vers la ferme du Facteur. L’accompagnent : Georges Van Wincq (blessé), Jean Feron (tué), Gaston Hoefman (tué), Michel Holderbeke (tué), Maurice Mollet (tué), Marc Naveau (blessé), René Demets (tué), Georges Wallemacq (tué), Firmin Vanderaspoilden (tué), arrivé avec des Renaisiens, Edgard Haustrate ( fusillé), Jules Haustrate (blessé par fusillade), Arthur Sadaune (fusillé), Jean Van Zele (fusillé), Paul Derobertmasure (fusillé), Georges Pieters.

Vlieghe et Cambier arrivent à la ferme de Vincent Miclotte, Vlieghe la longe sur la gauche, tandis que Cambier traverse l’étable et la cour, en pleine exaltation. L’équipe qui accompagne Vlieghe marche à la droite du ruisseau, pratiquement à sec. Elle le traverse quand la courbe la met à découvert et continue, sur la gauche, jusqu’au bout de la seconde courbe et s’arrête. Elle est composée de Maurice Fagnart, René Meunier, Jean Derick, Néry Deneubourg, Cyrille Anssens, Lucien Marcoux, René Risselin, Fernand Haustrate, Léon Vandewalle, André Dubois et Léon Degavre.

Après avoir franchi le Ronsard, sur le petit pont en face de la ferme, Fernand Cambier prend la direction de la droite vers la ferme du « Capitaine ». Il est tué et avec lui, Marcel Roos, Valère Taverne, Albert Vanderbruggen, Julien Mouchon, sont blessés, Roger Vanwymeerch et Francis Vanderbruggen se replient dans le ruisseau. Quelques combattants se trouvent sur une ligne de front entre les deux fermes et se déplacent d’un côté à l’autre comme Jean Vanderaspoilden, son frère Georges, Werner Anssens, René Cambier et Kazimir Kuczinsky (tué), ainsi que des Renaisiens venus se joindre à l’un ou l’autre groupe. Parmi la dizaine d’insoumis renaisiens, citons Robert Deworm (tué), Léon Belin (tué), Marcel Bourlez (tué), Gilbert D’Hondt (tué).

les victimes du combat de wodecq

La reddition... Après avoir parlementé tout l’après-midi , le colonel allemand Hedrich se rend vers 19 heures à un colonel anglais Christopherson. Les Allemands se rendent après avoir détruit leur matériel et leurs armes.

 

Source : Louis Beaucamp

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