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COMMUNE DE WODECQ

Matrice cadastrale consultée sur le site Web "Patrimoine majeur de Wallonie"
du ministère wallon de l'équipement et des transports
Dépouillement réalisé par Danny DELCAMBRE

 

Les noms de Wodecq et de son hameau Scoupignies laissent supposer une origine franque de la localité. Pourtant une occupation antérieure est probable: quelques silex néolithiques découverts au hameau «Paradis», le lieu-dit «Pierre» et divers toponymes en «caillou» pourraient attester une première occupation sur la hauteur. La traversée de la localité en cet endroit par la chaussée romaine Bavais-Velzeke en est un autre indice. Le centre du village et l'église primitive ont dû se situer au croisement de cette route romaine avec le vieux chemin de Lessines à Renaix par le Fourquepire. Ce hameau de la Pierre restera sous l'Ancien Régime le plus peuplé.

Le centre actuel s'est développé autour d'une exploitation agricole importante dirigée par un villicus. L'abbaye de Saint-Armand y avait sa seigneurie et sa grange aux dîmes. Comme Ellezelles, Wodecq est entré, vers 825, dans les biens de l'abbaye d'Inde ou Cornélimunster. Les sires d'Audenarde en devinrent les avoués souvent abusifs. En 1241, en échange de sa vassalité, l'abbaye d'Inde accorda à Jean d'Audenarde, un accroisement de fief comprenant la moitié du warechaix de Wodecq. En1280, l'abbé se décida à vendre le tènement d'Inde au comte de Handre, qui fit administrer le bien par un maire héréditaire jusqu'à la fin de l'Ancien Régime.

Wodecq s'est trouvé pendant six siècles dans les «terres de débat» exposées aux ravages des troupes et aux contestations des parties. Dès le XIVème siècle, la localité est considérée comme appartenant au Hainaut. Le châtelain ou bailli de Lessines y exerce la haute justice. Mais la mairie est un fief héréditaire relevant de la baronnie de Renaix et on y applique la coutume d'Alost. À cette fonction fut attachée jusqu'en 1577 la seigneurie d'Hérimelz, probablement l'ancienne réserve seigneuriale, que détinrent successivement les familles de Gavre (1297), de Ligne (1460), de Henin-Liétard (1537), de Hamal (1539), de Rubempré (1546), de Trazegnies (1557), d'Argenteau (1564), du Jardin (1576). La seigneurie de Wodecq fut achetée en 1576 par Guillaume Dujardin puis passa à Antoine Franchois et à la famille Fourneau de Cruquembourg. La seigneurie de Saint-Amand était au centre actuel du village. Depuis le XIIème siècle, cette abbaye y possédait l'autel. Elle partageait la dîme avec l'abbaye de Cambron, le sire d'Audenarde puis le chapitre de Saint-Hermès de Renaix. Deux autres institutions ecclésiastiques, l'abbaye de Cambron et le chapitre Notre-Dame de Cambrai, y possédaient des biens.

La communauté était administrée par un bailli, un maire héréditaire, des échevins et, en 1736, par les cinq représentants des «grands adhérités» et des manants. Ces derniers surveillaient l'établissement de l'assiette de l'impôt, sa perception et la reddition des comptes. Le village a toujours été un des plus peuplés de la terre de Flobecq et Lessines. Il apparaît diversifié dans les activités professionnelles et les niveaux de revenus. L'insuffisance des communications le maintint en économie de subsistance jusqu'au XIXème siècle. L'aménagement de la route Ath-Flobecq rompit cet isolement.

L'agriculture en était l'activité essentielle. Au XIIème siècle, les céréales, les pois, les fèves, les vesces, l'oeillette, les raves, les légumes y étaient cultivés. Au XVème siècle, le trèfle et le lin se sont ajoutés. Les rendements étant faibles, on y amendait la terre avec de l'argile. On y pratiquait l'assolement triennal, et au XIXème siècle, sur les terres de meilleure qualité, septennal. L'élevage y était peu développé, en raison sans doute de la population très élevée. Les propriétaires fonciers principaux n'habitaient pas sur place et le bail à ferme était pratiqué depuis le XIIIème siècle. À la fin du XIXème siècle se sont développées les cultures du tabac (1902) et des plantes médicinales, qui périclitèrent après la Deuxième Guerre mondiale. On y a filé le lin pour la fabrication de la toile jusqu'au milieu du XIXème siècle. Des moulins ont fonctionné jusque 1950 environ. On peut y relever une briqueterie et divers métiers artisanaux. En 1974, une entreprise de construction employait 14 personnes.

Évolution de la population:

1801 1846 1910 1961 1976
2.907 2.504 2.029 1.341 1.170

 

(Source: G. LEROY, "Wodecq sous l'Ancien Régime", Bruxelles, Imprimerie F. Van Buggenhout; "Communes de Belgique, dictionnaire d'histoire et de géographie administrative", Crédit communal de Belgique, Réalisation La Renaissance du Livre, 1983)

Article complet avec le dépouillement de la matrice cadastrale en PDF : wodecq.pdf

Article publié avec l'aimable autorisation de Danny DELCAMBRE, Rue Halbardier 49, B - 6700 ARLON
http://users.skynet.be/danny.delcambre/

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