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Le pilori

Le pilori était placé sur la place, vis-à-vis actuellement de la banque Fortis. (1999) C’était le Bailli de Lessines qui connaissait les délits correctionnels et qui condamnait les manants au supplice du pilori. Celui-ci consistait à attacher le coupable à la colonne et à le laisser subir les insultes des passants.

En punissant ainsi les malfaiteurs, on voulait jeter l’épouvante dans l’âme de ceux qui auraient été tentés de l’imiter. Le 2 novembre 1798 notre pilori fut renversé par les soldats du commandant temporaire de la place d’Ath, Ferraris, et un groupe de républicains français qui donnaient la chasse aux « Chouans ».

Le Pilori
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En 1866, la commune fait l’acquisition d’un nouveau cimetière qui remplacera celui qui entoure l’église.

En 1951, le cimetière s’agrandit en direction des jardins de la rue d’ Audenarde.
Construisant le mur d’enceinte, les ouvriers découvrent le pilori, enfoui, face à la maison Emile Tranoit, dans les terres de Ernest Nouille. Celui-ci vend un jour ces terres (anciennes propriétés de la comtesse de Marsan avant la révolution française de 1789). Sur la parcelle achetée par Emile Tranoit gît le pilori. Celui-ci devenu sa propriété, il le dresse au fond de son nouveau jardin.

Vers 1960, Emile Tranoit fait don du pilori à la commune d’ Ellezelles. L’administration communale présidée par le bourgmestre Jean Vinois décide de l’ériger dans le jardin de l’église. Léonce Crèteur, fermier à Guinaumont est chargé d’en effectuer le transport. Il contacte le tailleur de pierre, Louis Berte qui lui prête le traineau servant au transport des pierres tombales. Un maçon, Félix Meunier, maçonne une solide base et y plante le pilori. Cet ensemble à résisté jusqu’à nos jours. Le 22 septembre 1999, la firme Guy Boutry rénove le socle et le pilori se dresse désormais, tout beau, au milieu de la place de la Liberté.

Encyclopédie.

Le pilori est un appareil où l’on exposait publiquement les condamnés ; l’exposition au pilori était ordinairement de deux heures. (Clouer quelqu’un au pilori, le signaler à l’indignation publique.) Ce supplice, supprimé en 1789, fut remplacé par l’exposition, abolie elle-même en 1848.

Il y avait deux sortes de pilori : l’un consistait en un poteau (en bois ou en pierre) garni d’un carcan, qu’on passait au cou d’un condamné ; l’autre, en forme de tourelle à étage et à claire-voie, était muni, à sa partie supérieure d’un cercle en bois et en fer percé de trous pour les bras et la tête du patient.

La machine tournait sur un pivot afin que le condamné fût exposé dans tous les sens aux yeux
des passants. Les seigneurs hauts justiciers avaient seuls le droit d’élever des piloris.

Extrait des registres du Parlement de Paris.

Un domestique convaincu d’avoir insulté son maître est condamné à être attaché au carcan à un poteau qui sera à cet effet planté au bout du Pont Neuf et demeurera depuis midi jusqu’à deux heures, ayant écriteaux devant et derrière portant ces mots « Laquais insolent envers son maître » ; Après il sera banni pendant 3 ans de la ville.

Un autre condamné, après supplice du pilori, fut flétri d’un fer chaud en formant les lettres GAL, c’est à dire condamné aux galères, ici pour 5 ans.

Cette peine était souvent suivie d’une amende ou la saisie des biens. La sentence était imprimée, lue, publiée et affichée dans les lieux publics.

Textes du CHER aimablement fournis par Louis Beaucamp et Christian Pieman

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